La Normandie et le débarquement

Auteur : Noah Mertz

Au milieu du mois d’octobre, à peine après l’arrivée du souffle d’automne, je me suis enfui de la grande ville de Paris avec deux amies pour la Normandie. Pendant le voyage en train, nous éprouvions un sentiment croissant de tranquillité en laissant derrière nous les façades imposantes et les rues combles. À Trouville, un petit village côtier et notre destination pour le week-end, l’espace, le ciel et la mer nous attendaient.

Parmi nos projets prévus, comprenant une promenade sur la plage et une visite au célèbre marché de fruits de mer, une activité liée à l’impact de la Seconde Guerre Mondiale sur cette région nous a parue indispensable. Là où nous habitions faisait témoignage à l’opération militaire la plus importante des alliés : l’opération « Overlord ». Son but était de reprendre la Normandie aux allemands, et ensuite libérer Paris et éventuellement entrer en Allemagne.

Le 6 juin 1945, marque le commencement de cette opération, un jour qui s’appelle le « Jour J ». Ces premiers jours, une force de plus de 200 000 militaires des nations alliées est débarquée par bateau et par avion sur les 90 kilomètres de plages normandes entre Sainte-Mère-Église et Cabourg. Grâce au fait que ses plages n’étaient pas les plus proches de l’Angleterre, les allemands les ont moins fortifiées que celles proches du Pas-de-Calais, plus au nord. À la fin du mois de juillet, les alliés s’étaient bien installés en Normandie avec plus de 1 500 000 soldats.

Caen était la première grande ville pour laquelle les alliés ont lutté vigoureusement. Elle enfourche les formations stratégiques de l’Orne et le canal de Caen, et sert aussi comme point centrale des grandes routes de la région. Les alliés ont planifié de capturer la ville le premier jour de l’opération, mais, à cause de la résistance forte des allemands, Caen n’a pas été capturée avant la fin du mois d’août.

C’est à Caen que l’on peut trouver l’un des musées le plus approfondi sur l’opération Overlord. À l’extérieur de l’entrée, on rencontre une grande statue de plus de cinq mètres dépeignant la scène célèbre du soldat américain qui embrasse une dame dans une rue de New York quand la fin de la guerre a été annoncée. C’est un emblème qui exprime fortement la gratitude aux américains dans la région.

Le musée contient plusieurs expositions permanentes qui expliquent les racines de la Seconde Guerre Mondiale dans les accords compliqués de la fin de la Première Guerre Mondiale, les évènements de l’opération Overlord, et les séquelles de la guerre dans le monde, mettant en place tous les éléments pour la Guerre Froide.

C’est passionnant de visiter cette région imprégnée de souffrance. On entend les noms des villes dans les films comme Saving Private Ryan (« Il faut sauver le soldat Ryan »), on lit les chiffres du nombre de décès dans les manuels des cours d’histoire. Le Jour J seul, il y avait 10 000 victimes. Pendant la bataille de Caen, il y en avait plus de 50 000. Visiter ces lieux, c’est de faire face à l’histoire sinistre de la guerre, sentir les vies perdues sous mes chaussures, apprécier la paix dans ma vie et reconnaître où, ailleurs dans le monde, il existe encore de la violence.